samedi 29 octobre 2011

Lettre au(x) papa(s) - Je me sens pas bien et c'est normal... enfin presque.

Une goutte d'eau qui a fait déborder la marmite de larmes qui s’accumulaient depuis des mois.
On appelle ca le baby blues, mais cette fois-ci est-ce bien lui?

LE Clash et je me vide de ce liquide salé qui m'envahissait.
Pour la énième fois j'explique que je ne suis pas tout à fait moi. N'y a-t-il rien pour faire comprendre aux papas comment ETRE avec la maman ?

Avoir un enfant c'est avant, pendant et après : ca dure plus de 9 mois.

Dans un des meilleurs des cas c'est à peu près cela:

Avant,
c'est quand ca marche pas, attendre chaque mois qu'on n'ait pas ses règles.

Pendant,
c'est être malade, grossir, ne pas manger comme avant, arrêter ses activités parce qu'on ne peut plus marcher ou rester assise ou debout plus d'une demie heure, parce qu'on est fatiguée, épuisée; c'est ne pas avoir une vraie nuit pendant 3 mois au moins; c'est tous les mois se faire piquer le bras et pisser dans un flacon en s'en mettant plein les doigts; c'est avoir mal au dos, aux reins, aux nerfs sciatiques, avoir les jambes et les pieds qui gonflent; c'est continuer à faire à manger, à faire le ménage, les lessives, les courses. "il ne faut plus porter de charges madame...Vous êtes enceinte ! il faut vous ménager !!! Il faut que vous arriviez en forme à l'accouchement"  Pardon mais ce n'est pas complètement possible, en forme, non ce n'est qu'une légende !

Et puis vient le jour J tant attendu, le moment de partir se libérer de ses 9 mois passés. Et là c'est encore une autre épreuve, douloureuse qui dure des heures. Si l'accouchement se passe bien, on est heureux. S'il dure moins de 30 minutes aussi. Ensuite on passe 2 heures en observation, on patiente en se faisant recoudre, et on attend que le temps passe. Puis le séjour en maternité. Certaines adorent. Moi pas. J'ai hâte de sortir dès le lendemain. On est toujours mieux chez soi au calme. voir le blog de Jeanne. Enfin presque qu'au calme car avec un ainé, c'est pas pareil que seule avec bébé.

L'après,
à la maison, on revient on retrouve son chez-soi, comme si on ne l'avait pas quitté... en plus bordélique. Les nuits hachées continuent mais en pire, toutes les heures. Bébé va bien, on se dit que c'est le principal. Mais si maman ne va pas bien, bébé n'ira pas bien, le couple, la famille n'iront pas bien.  Maman est fatiguée  de la grossesse, de l'accouchement que les sage-femmes comparent à un marathon (ils me font rire les mecs qui courent la Tro Enez veur même pas 1 heure !), et du 2ième bouleversement hormonal post-partum.
Maman a mal , courbaturée, le périnée coupé ou déchiré, elle perd du sang, depuis déjà plusieurs jours, et en a pour autant; les abdominaux ne remplissent plus leur fonction entièrement, ils sont distendus, les muscles du dos sont faibles... Elle vient de se faire remettre 1 ou 2 côtes et le coccyx en place. Maintenant elle a mal ailleurs. Le bruit insupporte, la tête va exploser. Elle ne voit plus son ainé de la même façon et ça lui fait peur. Et malgré tout cela, elle continue, elle assure le quotidien, elle gère les enfants et parfois le mari, mais elle, elle ne s'occupe pas d'elle.
Maman aime(rait) avoir des fleurs de la part du papa, un soutien moral autant que physique, des câlins et des bisous, des serrages dans les bras.
Elle a des remarques du papa qui doivent la faire rire,  mais vu son état, elle les prend au 1er degré et ça la met dans tous ses états.
Il fait des choses pour la maison et prend du temps pour lui, il a raison, mais elle ne peut pas elle, aller à la piscine, pas le droit, elle ne peut pas aller courir, elle ne peut pas marcher longtemps. Elle lui en veut de pouvoir et de faire parce qu'elle elle ne peut pas et aimerait qu'il s'occupe plus d'elle.

L'envie est alors de tout quitter. Facile à penser, mais la cœur ne le conçoit pas. Heureusement...

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